UN PRINTEMPS « ALLEZ À THOUARS » NGE (Photos de Georges Amann)
Terri’Thouars Blues 24 Mars 2018.
Photos: Blues & Co. Mjm Blues, Yves Lafosse. Merci à eux.
14ème édition du festival de blues de Thouars. Une ville que nous découvrons un samedi après-midi… Le temps de se repérer et on se gare à côté du théâtre, pour retrouver Tonton, l’homme qui a eu la furieuse idée de créer un festival dans cette petite ville pas loin de Saumur, et de programmer des artistes que l’on entend nulle part (ou quasiment) ailleurs.
On écoute «en live » l’interview de Daniel Russell pour RVO, on croise Manu Slide (qui jouait dans le festival off et que nous avons hélas raté) avant de prendre place dans le théâtre. La salle est pleine, et la soirée débute avec Austin Walkin’ Cane qui joue, avec sa guitare, un delta blues poussé par une voix énorme et puissante qu’il sait aussi faire toute douce.
Notre ami a appris quelques mots de français (fromage, vin blanc, vin rouge, bonjour) qu’il dit avec gourmandise entre les chansons. Beaucoup d’humour un feeling incroyable, les spectateurs écoutent quasi religieusement l’homme de Cleveland (Ohio et non Mississippi comme je l’ai indiqué par erreur à un spectateur) reprendre « Shake your Money Maker » où l’ombre du grand Elmore James envahit la salle avant de terminer le show sur une version intimiste de « Love in Vain ». C’est beau, tout simplement, bourré de feeling, un grand bonhomme.
Après un intermède Layon ((le vin doux appellation « coteau du Layon » est la production locale), on attaque le second concert avec Big Matth Band un groupe du Pays basque, de quatre musiciens : Big Matth (guitare, chant), Lonj (basse), Bastien Cabezon (batterie), et Julien Bouyssou ((orgue Hammond) qui propose des compositions personnelles et quelques reprises.
J’avoue ne pas avoir accroché au répertoire, avec un son de guitare qui rappelle un peu le Dire Straits seconde période, avec certes de belles nappes d’orgue Hammond, et des reprises de Lonnie Mack dont « Satisfy Susie » en final.
Mais, j’ai mal vécu la reprise d’un de mes morceaux favoris, « The Joker » de Steve Miller, du coup, je crois que cela a influencé dans le mauvais sens mon ressenti du concert, que l’ensemble du public a, d’ailleurs, apprécié.
Petite pause Layon avant d’attaquer le dernier concert.
Quand vous discutez avec Daniel Russel, il est très calme, cool, on comprend parfaitement ce qu’il nous dit, mais c’est un tout autre bonhomme qui déboule sur scène.
C’est la première fois qu’il sort des USA, il a demandé un passeport pour venir, lui qui habite du côté de Muscle Shoals en Alabama la ville des fameux studios. Il a la main gauche atrophiée et pourtant il s’en sert remarquablement. C’est une tornade qui déboule sur scène avec sa cigar-box, il est accompagné remarquablement par des musiciens français (Denis Agenet batterie, Abdell B.Bop contrebasse, et Cyril Maguy guitare) et il va donner un spectacle à haute énergie bourré de puissance, une musique qui puise (quel bonheur) dans le Hill County Blues. Notre ami adore R.L. Burnside et Junior Kimbrough et toutes ses bonnes influences se retrouvent dans sa musique : une version apocalyptique de « Magic Man », des classiques comme « Rollin & Tumblin »... Il demande à Abdell de faire un solo de basse pendant qu’il change de « cigar-box », puis un solo jazzy à Cyril, il fait venir Tom Holland et Omar Coleman (qui jouaient la veille) sur scène pour une longue et belle jam, il explique des trucs entre les chansons qu’on ne comprend pas, bref il met le feu !
Si vous cherchez quelqu’un pour jouer un blues authentique et pur pour une soirée ne cherchez plus !
1h30 du matin, le temps de discuter, d’acheter quelques CDs dont le Self Medication de One Hand Dan (le nom de scène de Daniel Russel) et on assiste en direct sur l’horloge de la voiture au passage à l’heure d’été !
Michel Bertelle
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